En RD Congo on estime que les femmes représentent plus de la moitié de la population. Cependant, le constat fait est qu’elles sont sous-représentées sur la scène politique. Alors que la Constitution de la RD Congo prône la représentation équitable de la femme au sein des institutions, on compte aujourd’hui 12% de femmes au niveau de l’Assemblée nationale et 29% au Sénat. Tandis que les nombres sont encore bas, des améliorations considérables ont été faites les dernières années. Le gouvernement de l’Union Sacrée conçue en Avril 2021 compte 27% de femmes ministres et vice-ministres (date Novembre 2022).
Néanmoins, parmi les causes de la sous-représentativité des femmes dans les instances politiques de la RDC, certains évoquent le niveau d’études des femmes, d’autres les coutumes et les stéréotypes qui pèsent sur la femme, mais aussi la pauvreté de la femme. C’est dans cette optique que la Fondation Hanns Seidel avait retenu parmi ses domaines d’intérêt, la question de la femme et du genre, lors de la création de l’ISDD en 2004.
À travers l’ISDD, la Fondation soutient l’objectif de la promotion du leadership politique de la femme congolaise. Les programmes mis en œuvre dans ce cadre ont pour ambition d’améliorer la participation politique de la femme sur les plans qualitatif et quantitatif.
Nos partenaires que nous appuyons dans ce domaine
© Manuel Dorn
Afin de contribuer à l’autonomisation des femmes congolaises, deux approches spécifiques sont utilisées. D’une part, l’éducation politique pour donner aux femmes politiques les outils nécessaires pour s’affirmer dans le domaine politique. Cela passe par la formation sur des thématiques essentielles à leur cursus, les accompagnements personnalisés ainsi que le processus d’immersion au travers duquel les femmes formées ont l’opportunité d’organiser elles-mêmes des activités au niveau de leurs bases.
D’autre part, pour renforcer cette autonomie, nous pensons que la création de petites entreprises et l’appropriation par les femmes de l’esprit ‘entrepreneurial les aideront générer des ressources, à les contrôler et donc à décider librement de leur réinvestissement. Sur le plan économique, il faudrait envisager non seulement des activités de renforcement des capacités sur les activités génératrices de revenu au profit des femmes qui entreprennent déjà, mais aussi leur faciliter l’accès au crédit pour booster leurs activités économiques.
Programme de renforcement de capacité de leadership féminin
Le lancement du programme du leadership féminin par l’ISDD date de l’approche des élections de 2006. En cette période, les femmes politiques ont sollicité des formations sur la conduite de la campagne électorale. C’est pour répondre à ce besoin spécifique des femmes politiques que l’ISDD exécute depuis 2011 le programme de renforcement des capacités des femmes politiques et leaders des associations. Il a pour objectif de préparer les femmes candidates aux élections nationales, provinciales, municipales et locales à participer aux élections et à occuper des postes de responsabilité au sein de leurs partis politiques et dans la sphère politique.
En plus des formations magistrales données par des experts de différents domaines, les participantes bénéficient d’un programme de suivi appelé coaching qui vise à former les femmes en développement personnel et particulièrement dans le domaine de la prise de parole en public et l’amélioration de leur image.
Au-delà de cela, un programme d’entrepreneuriat qui permet l’autonomisation de femmes a aussi été mis en place. Pour autofinancer leurs campagnes politiques, les femmes ont créé des groupes de solidarité d’épargne et crédit, une stratégie efficace de mobilisation de fonds propres. Dans ce contexte, les femmes mettent régulièrement des fonds dans la caisse commune pour s’octroyer des crédits à des taux d’intérêt très bas. Ces crédits servent à la mise en place des activités génératrices de revenus, à la consolidation de leurs activités existantes, à la mise en place des projets communautaires et sociaux et au financement de campagnes politiques.
Ce processus d’autonomisation économique au travers des GSEC est soutenu par un programme de formation sur la tenue des outils de gestion, le développement économique, les aspects fiscaux, le conditionnement des produits, les normes de certification mais surtout sur la procédure de la création d’entreprise.
C’est en 2015 que les partenaires œuvrant en provinces (GTDE/Kisangani, ADGRN/Mbuji-Mayi, REFADI/Kikwit, CDJP/Mbandaka et CJP/Ilebo) ont débuté le même programme au profit des femmes des provinces. Le dernier partenaire à avoir lancé le programme de renforcement des femmes politiques c’est GRATEC/Kenge en 2020.
Aujourd’hui le programme du leadership féminin compte des directrices d’entreprises publiques, des présidentes des ligues des femmes des partis politiques, des ministres, des députés nationales et provinciales, bref un nombre important des femmes dans les instances de prise de décisions.
Ce programme s’adresse avant tout aux femmes politiques membres des partis politiques et aux femmes responsables des associations de la société civile, sans distinction d’âge, de confession religieuse et de tendance politique. Au total 50 femmes prennent part à chaque cycle triennal de formation.
Pour plus d’informations sur qui peut postuler et comment le faire, veuillez télécharger la fiche ci-dessus.